Loin d’un bouleversement territorial, la pandémie de Covid-19 a principalement accéléré et renforcé des tendances préexistantes à la crise.
Hélène Millet
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Loin d’un bouleversement territorial, la pandémie de Covid-19 a principalement accéléré et renforcé des tendances préexistantes à la crise.
Hélène Millet
En quoi les tendances démographiques actuelles remettent-elles en cause le modèle pavillonnaire ?
Quels sont les nouveaux paramètres des choix résidentiels ?
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Les évolutions territoriales observées depuis le début de la pandémie s’inscrivent, globalement, dans la continuité de phénomènes démographiques et géographiques de long cours observés en France. L’étude « Exode urbain, effets de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités résidentielles 1 » menée depuis 2021 dans le cadre du programme POPSU Territoires avec trois équipes de recherche invite à fortement nuancer l’idée d’un exode urbain, qui bouleverserait les structures territoriales françaises.
Les résultats, rendus publics en février 2023 par Dominique Faure, Ministre déléguée, en charge des Collectivités territoriales et de la Ruralité, décrivent à travers l’analyse des données des plateformes immobilières et de changement d’adresses déclarés à La Poste, le renforcement de cinq dynamiques géographiques :
Loin d’un bouleversement territorial, la pandémie de Covid-19 a principalement accéléré et renforcé des tendances préexistantes à la crise. De même, l’idée d’un désamour global des villes, sous-entendu par l’adjectif « urbain » accolé à « exode », est tout à fait exagérée : si départs il y a, ils concernent principalement les cœurs des villes les plus grandes – les métropoles – et de nombreux déménagements se relocalisent dans des villes. Enfin, le terme d’exode est associé à un mouvement massif de population, ce qui ne caractérise pas les mobilités observées depuis mars 2020.
Mythe aussi, celui d’un profil-type de ménages susceptibles de déménager à la faveur de la crise. Les traitements médiatiques des mobilités démographiques à la suite des confinements ont en effet eu tendance à construire une image binaire des « exodeurs » : parfois des ménages de classe supérieure, dotés d’un fort capital socioculturel et économique et s’inscrivant dans des démarches multirésidentielles ; et souvent des ménages qui « ont quitté la ville » pour un changement de vie, souvent inscrit dans l’imaginaire de la « transition rurale ». Les travaux de terrain soulignent que, si ces deux profils existent, la réalité sociologique des ménages qui déménagent à la faveur de la crise est bien plus diversifiée et s’émaille aussi de profils en situation de précarité, de pré-retraite ou encore de dynamiques nouvelles d’investissement en milieu rural.
Sur le terrain, les réalités des migrations urbaines impulsées par le Covid sont donc à aborder au pluriel, et au travers d’une attention à l’extrême diversité des territoires.
1 Commandée par le Réseau rural français, cette étude a été lancée en juin 2021 avec le soutien du Plan Urbanisme Construction Architecture et de l’Europe (FEADER). Elle est opérée par le GIP L'Europe des Projets Architecturaux et Urbains dans le cadre Territoires du programme POPSU.
Retrouvez toutes les ressources sur popsu.archi.fr.
paroles d'Hélène Millet
entretien avec Françoise Pichavant
et Alicia Szygenda
entretien avec Manon Sajaloli