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Le photovoltaïque

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Locaux d'activité neufs avec panneaux photovoltaïques dans la zone d'activité de Clairivaux, Saint-Marcellin Vercors Isère, 2019
Locaux d'activité neufs avec panneaux photovoltaïques dans la zone d'activité de Clairivaux, Saint-Marcellin Vercors Isère, 2019

Valentin Maillot, Chargé de Mission Innovation, Tenerrdis


Avec 9,5 GWc1 de solaire photovoltaïque (PV), la France est en 2018 le 4e pays d’Europe pour cette énergie derrière l’Allemagne (45,3 GWc), l’Italie (20,1 GWc) et le Royaume-Uni (13,1 GWc). Cette filière représente environ 7 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects sur le territoire national, pour un chiffre d’affaires estimé à 4,7 Mds€.


Une région paradoxalement bien équipée mais peu productive

Première région productrice d’électricité en France, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a pour sa part un positionnement singulier. Le PV y représente moins de 1 % de la production d’électricité (loin derrière le nucléaire et l’hydroélectricité) et pourtant, c’est la région de France avec le plus d’installations PV. Ce paradoxe s’explique par le fait que la proportion entre la production des petites centrales PV sur toitures et celle des grandes centrales au sol y est nettement plus élevée que pour les trois autres régions du Sud les plus productrices d’électricité solaire. Cela reflète les contraintes foncières de notre territoire, marqué par une forte concurrence d’usage des sols entre urbanisation, industries, agriculture, parcs naturels ou encore donc, production d’électricité. Or, l’énergie PV est la plus consommatrice d’espace : il faut par exemple 2,5 ha de PV pour produire autant d’électricité qu’une seule éolienne terrestre standard de 2 MW. Ainsi, pour développer cette énergie à la hauteur prévue par le Sraddet (multiplication par sept de la puissance installée d’ici 2030), il est indispensable de mutualiser la production d’électricité PV avec d’autres usages.


Quelles pistes de développement ?

Le PV flottant consiste à déployer des panneaux sur des plans d’eau tout en préservant la faune et la flore aquatiques. L’agrivoltaïsme permet d’optimiser la culture des plantes en déployant des panneaux PV orientables au-dessus des cultures. Outre la production d’électricité, ce système protège les cultures des intempéries (grêle) et aide à gérer leur irrigation.

L’essentiel du potentiel de développement du PV semble néanmoins concentré sur les toitures des bâtiments. Cela permet de mutualiser les coûts de raccordement et de produire l’électricité au plus près de son lieu de consommation. Pour encourager les nouveaux projets, le gouvernement vient cet automne de relever le seuil de 100 kWc à 500 kWc pour les appels d’offre, ce qui permet d’alléger les procédures pour équiper les toits des bâtiments de grande taille.
La loi Énergie Climat votée fin 2019 oblige l’incorporation d’au moins 30 % de panneaux PV à la surface des nouveaux espaces commerciaux et parkings couverts de plus de 1 000 m². La Convention Citoyenne pour le Climat recommande même d’intégrer à la réglementation environnementale des bâtiments neufs RE2020 une obligation d’installation de panneaux PV sur les bâtiments neufs et d’abaisser le seuil de 1 000 m² des surfaces commerciales.


Quid du photovoltaïque sur le bâti existant ?

Ces mesures s’appliquent aux constructions neuves, mais laissent de côté le bâti existant. Pour remédier à cela, Cythelia Energy a développé son outil Archelios (labellisé par Tenerrdis), qui dresse un cadastre énergétique des territoires, pour porter à la connaissance de chacun (décideurs et citoyens) le potentiel de production d’électricité de son toit. Leur outil couvre 92 % de la population française et des villes comme Lyon, Grenoble, Annecy ou Bordeaux ont déjà décidé de l’utiliser.


1 GWc : gigawatt-crête. Le watt-crête est l'unité de mesure de la puissance d'un panneau photovoltaïque


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