Retrouver notre géographie

AXE 2

La métropole grenobloise est inscrite dans un contexte géographique remarquable pour ne pas dire aveuglant. En effet, le magnétisme des montagnes proches, s'il galvanise l'identité alpine de la cité dauphinoise, se double trop souvent de l'invisibilisation de l'autre grande figure topographique de la "cuvette", sa plaine irriguée. Les différents travaux réalisés par les chercheurs montrent que des regards géohistoriques, sensibles et projectuels alternatifs sont possibles, et qu'une meilleure prise en compte par les politiques publiques des géographies et paysages métropolitains ordinaires, comme extra-ordinaires, peut contribuer à une plus grande résilience urbaine. Les stratégies de domestication de l’environnement alpin, largement dominantes au XXème siècle, semblent en effet s’effacer au profit d’un planification territoriale plus intégrée et adaptée aux besoins et contraintes des plaines comme des pentes. Ces évolutions ne témoignent-elles pas d’un ré-encastrement salutaire de la ville dans son environnement ?

Charles Ambrosino, Maître de Conférences en Urbanisme et Aménagement à Institut d'Urbanisme et de géographie Alpine (Université Grenoble Alpes), Chercheur à l'UMR Pacte