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Enseignements de la rencontre Grand A

Les sept grands enseignements tirés par l’Agence de la rencontre Grand A :

1. La résilience ne se limite pas aux risques naturels ou technologiques

Elle appelle aussi à se préparer aux conséquences possibles des multiples menaces et incertitudes qui pèsent sur notre futur (crise climatique, écologique, sociale, probabilité d’une nouvelle crise financière, impact de la raréfaction progressive des ressources minières et fossiles…).


2. La résilience appelle à identifier

-les « effets domino » et « risques systémiques » (si un élément fait défaut, cela peut avoir par ricochet des conséquences graves sur tout le système),
-les « catastrophes diffuses » (ex : pollution de l’air, diffusion des pesticides, des résidus médicamenteux, des déchets plastiques dans l’environnement…),
-les vulnérabilités liées à la fragilisation de certaines composantes de notre société (ex : déficit d’entretien de certaines infrastructures, situation tendue de notre système de santé…),
-les enjeux sociaux associées aux menaces, en intégrant la question des inégalités sociales et de leur effet « fragilisateur » (impacts du chômage et du sous emploi de masse, tendance au repli ou au refus de certaines mesures pourtant indispensables pour se préparer aux menaces futures – ex de la contestation de la fiscalité écologique par les gilets jaunes, risque d’émeute – évoqué dans la stratégie de résilience de la Ville de Paris).
-…


3. Dans son acception « forte » (cf. Magali Talandier), la résilience intègre l’idée qu’après une crise ou une catastrophe, le territoire ne revient pas forcément à son état initial.

Ce point appelle à identifier « les éléments que l’on souhaiterait absolument conserver tels quels » et « les éléments que l’on est prêt à abandonner ou à changer » en cas de crise. On rejoint ainsi la notion de transition.


4. La résilience peut amener un renouveau dans la façon de faire de la prospective à partir des grandes menaces scientifiquement avérées qui pèsent sur notre futur.

Pour cela, il faut éviter les écueils du déni (les menaces n’existent pas) et du fatalisme noir (tout va s’effondrer, on ne peut rien y faire), au profit d’un « catastrophisme éclairé » (cf. travaux du philosophe Jean-Pierre Dupuy).


5. La stratégie de résilience appelle à renforcer l’autonomie de fonctionnement du territoire (ex. de la question alimentaire) et sa capacité à s’adapter en cas de défaillance d’éléments structurants.


6. La mise en œuvre d’une stratégie de résilience repose à la fois sur l’action publique et sur la mobilisation / l’auto-organisation des citoyens et entreprises.

Cela pose la question de la culture du risque et de la capacité à mobiliser élus, habitants, entrepreneurs… sur des sujets potentiellement angoissants et/ou générateurs de déni (ex : changement climatique). Cela pose aussi la question du caractère parfois contre-productif des normes juridiques censées prévenir le risque : comment rendre possibles des expérimentations, des alternatives dans les façons de faire ? Cela pose enfin la question des changements à introduire dans nos manières de travailler et dans le fonctionnement des institutions (aller vers plus de transversalité, de vision globale, de coopération…) : cf. les enseignements de la stratégie de résilience de la Ville de Paris.


7. Enfin, la résilience repose sur le développement des solidarités (entre les habitants, les territoires, les institutions, les acteurs) et le renforcement du cadre démocratique de nos sociétés

Cf. le « cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 » élaboré sous l’égide de l’ONU



consulter la note de synthèse de la rencontre Grand A