ATELIERS

Cycle de rencontres acteurs-chercheurs-étudiants organisé par la SFR en Réseaux et l’Agence

Le numérique changera-t-il la ville ?

Écrit par : Natacha Seigneuret, Architecte, Urbaniste, Directrice SFR Territoires en réseau

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Restitution des travaux des étudiants dans le cadre du festival Transfo, à l'Agence, janvier 2019

Principes et objectifs pédagogiques


Le cycle « Le numérique changera-t-il la ville ? » a permis d’expérimenter de nouvelles modalités d’échange créatives et plus réactives pour contribuer à une réactualisation des connaissances requises dans les métiers de l’urbanisme et de l’aménagement des territoires en intégrant l’essor des technologies numériques. Les étudiants ont pu croiser leurs cultures et leurs pratiques personnelles du numérique avec celles des acteurs du territoire et des enseignants-chercheurs afin de questionner puis de comprendre les mutations en cours dans une expérience de dialectique entre urbain de l’action et urbain du savoir.


Questionnements et réflexions


Dans un premier temps, tous les participants ont visionné une vidéo de présentation des hypothèses d’Antoine Picon, chercheur, sur la ville numérique, puis les étudiants ont animé des tables-rondes et se sont saisi des questionnements et des réflexions des participants. D’une part, des questionnements sur le fait que la ville numérique apparaît à la fois comme un nouvel idéal et comme un ensemble de processus concrets d’expérimentation et de transformation de l’urbain, indissociablement technologiques, sociaux et politiques ; et sur la possibilité que le développement du numérique puisse provoquer l’apparition d’écologies urbaines fondées sur l’association entre intelligences humaines et non-humaines. Et d’autre part des réflexions concernant l’espace, qui loin de perdre son importance, pourrait jouer un rôle essentiel dans l’avènement de la ville numérique.


Réponses et présentations


Dans un second temps, les étudiants ont exposé les résultats de leurs recherches dans une séance ouverte pour faciliter les échanges entre les participants dans le cadre du « Festival Transfo », premier festival du numérique 100 % alpin. Les dix dossiers présentés sont disponibles sur le site de la SFR Territoires en réseaux. Ils comprennent un état de l’art avec référents théoriques et références de projets sur les sujets suivants :

  • En l’espace d’une génération, le numérique s’est imposé comme une technologie de rupture qui a transformé en profondeur notre société. Allons-nous vers une gouvernance algorithmique de la ville ? Quelle est la place de l’individu et du collectif dans cette ville ?

  • La ville numérique donne naissance à de nouvelles manières de penser et de faire la ville. Elle permet à la fois de construire la ville de demain tout en élaborant de nouveaux processus de la fabrique urbaine c’est en soit, son effet pervasif. Dans le cadre de la métropolisation, la ville numérique génère-t-elle des standards, des modèles préconçus, duplicables à tous les contextes territoriaux ? Le numérique contribue-t-il ainsi à renouveler l’identité des villes ou participe-t-il à une standardisation des métropoles ?

  • La ville numérique est supposée être une ville inclusive et citoyenne. L’inclusion des citoyens, est visible seulement dans les projets d’aménagement des territoires métropolitains. Qu’est-ce qu’une ville inclusive ? Existe-t-il une Smart City versus un “Stupid Village” ? Quels sont les facteurs de ruptures entre la technologie et ses usagers et que fait-on des personnes non connectées ?

  • La consommation en électricité des Data Centers n’est-elle pas supérieure aux bénéfices énergétiques engendrés par la ville numérique, et dans ce cas la ville numérique ne serait ni soutenable ni durable. Quelles sont les solutions pour rendre une ville numérique pleinement éco-responsable ?

  • La poursuite de la révolution numérique continue d’impacter l’espace. Si nous ne pouvons pas encore déterminer avec précision quels nouveaux usages de l’espace urbain provoquera le numérique, nous savons d’ores et déjà qu’ils auront lieu. Plusieurs espaces urbains peuvent être envisagés, une fois libérés de leurs anciennes activités au profit d’une possible requalification, du fait de profondes transformations liées au numérique : le développement du e-commerce, le développement de la mobilité 3.0, l’apparition de la voiture autonome et la redistribution des espaces de travail dans l’espace. La ville numérique va-t-elle changer encore plus radicalement les modes de vie ?


Pour nos étudiants, ce cycle a permis une rencontre avec les urbanistes de l’Agence toujours très présents et réceptifs à leurs propositions. Et pour l'Agence, ce cycle a favorisé un contact avec de jeunes « territoriants », qui portent un regard neuf les questions contemporaines autour du numérique métropolitain.


vidéo : conférence d'Antoine Picon