APPROFONDIR

Vers une métropole résiliente

Écrit par : Christophe Ferrari, Président de Grenoble-Alpes Métropole

Christophe Ferrari
Christophe Ferrari © Lucas Frangella

Cumulant des risques hydrométéorologiques, gravitaires, sismiques et technologiques, la prévention des risques fait partie de l’histoire du territoire métropolitain. Avec une majorité de la population et des centaines de milliers d’emplois exposés, la métropole s’engage dans une stratégie de résilience qui ne nie pas les risques, mais au contraire les objective et les contextualise.

Une stratégie en actions


La résilience est la capacité de la métropole à s’adapter et à rebondir en cas d’évènement en assurant la sécurité des personnes, la réduction de l’endommagement et le retour à la normale le plus rapide possible. Cet enjeu se traduit au niveau de la planification mais aussi à travers les nouvelles connaissances produites par la Métropole, avec 30 cartes d’aléas multirisques, une étude globale des vulnérabilités métropolitaines aux inondations, une OAP « Risques et Résilience » dans son Plan Local d’urbanisme intercommunal (PLUi) qui constitue une première en France.


En terme très opérationnel et concret, la Métropole est déjà active et engagée dans la résilience et ce au travers de projets structurant tels que celui de Portes du Vercors - 1er Lauréat du Grand Prix national d’aménagement en zone inondable constructible - en partenariat avec les communes de Fontaine et Sassenage et pour lequel un mix de principes de ralentissement et de perméabilité hydraulique est privilégié. À l’inverse, et dans une configuration totalement différente, le principe de robustesse - via un urbanisme en confortement de digue - a été proposé pour finaliser la ZAC Bouchayer-Viallet sur la ville de Grenoble. Enfin, un principe de retrait et de valorisation environnementale a été privilégié pour les secteurs du Parc Mikado en bordure du Drac et de l’Isère.


Une plus large association du public


Au niveau métropolitain, la résilience se décline dans les projets d’aménagement et d’urbanisme sur un plan physique et matériel, mais aussi sur un plan organisationnel et culturel. Ainsi, parce que pleinement concerné, le grand public doit être acteur de ces problématiques. C’est donc dans un souci d’action globale et cohérente que la Métropole se dote actuellement d’une stratégie de communication avec des actions qui seront mises en œuvre dès 2019 pour sensibiliser les métropolitains et se donner les moyens de partager une culture du risque métropolitaine.


Et après ? Une réglementation résiliente


Sur la base d’une stratégie métropolitaine de prise en compte des risques et de résilience, l’effort métropolitain sur ce sujet n’a jamais été aussi important. En cela, la reconnaissance de la spécificité du territoire, des compétences et des actions portées par les partenaires doit se traduire dans une réglementation résiliente dans les PPRi et PPRn portés par l’État. Une réglementation dont l’objectif et d’accompagner la mutation et l’adaptation du territoire, en évitant de le figer dans sa vulnérabilité.


vidéo : entretien avec Vincent Boudières, responsable de la mission risque à Grenoble-Alpes Métropole et Jacques Henry, directeur du Symbhi vidéo : entretien avec Hugues Merle, chargé d'études environnement à l'Agence d'urbanisme